Il y a un peu plus d'un an que j'ai commencé à essayer de jouer de cet instrument, le shakuhachi. Les gens, les amis, me demandent souvent pourquoi je veux jouer de cette flûte, comment j'ai découvert l'instrument, d'où ça me vient... Ils voudraient une histoire, mais je n'en ai pas. Je ne sais plus exactement où et comment j'ai découvert cette musique, mais c'est la faute d'internet, forcément. En Lorraine, où je vis, aucun komuso ne se promène dans les rues... Tout ce que je sais, c'est ce que je ressens. Le son solitaire de cette flûte de bambou produit sur moi toujours le même effet : le monde s'arrête de tourner, tout simplement. Comme si il y avait en moi un chien qui tendait l'oreille. Ou un chat, si vous préférez. Ou un renard. Ce que vous voudrez (ça ne marche pas aussi bien avec un éléphant, cependant). Tout s'arrête, tout se fige, et on est comme devant un chemin, serpentant à flanc de montagne. Un